dimanche 5 avril 2015

EST-CE VRAI QUE L'AFRIQUE EST UN CONTINENT SANS HISTOIRE?

               par Nsibula Jacques
Est-ce vrai que l’Afrique est un continent sans histoire ?

L’histoire est conçue comme la recherche, la connaissance, la reconstruction du passé de l'humanité sous des aspects particuliers, selon le lieu, l'époque. Ainsi parler de l’histoire du continent africain revient à retracer ce qui a caractérisé ce continent dans son passé. A travers l’Afrique chaque peuple, ethnie, tribu avait son organisation sociopolitique. Cependant avec le contact du continent avec l’étranger plusieurs doctrines ont déferlé sur le continent entrainant de bouleversement. Il s’agit de doctrines comme l’esclavagisme, l’impérialisme, le colonialisme, les indépendances, le néocolonialisme voire la mondialisation. En dépit de ces événements, il sied de se demander si on peut admettre que l’Afrique est un continent sans histoire. Rejeter l’histoire de l’Afrique n’est-il pas une façon de nier la qualité humaine et la réflexion à l’homme Africain ? Telles sont les questions auxquelles nous tacherons de répondre au cours de ce travail.

En effet certains auteurs soutiennent que l’Afrique est sans histoire. Cette thèse est liée au fait que l’Afrique n’a pas produit des écrits. Ils prétendent que l’africain est resté au stade naturel. Aucune production sur le plan philosophique et littéraire. Cependant s’il est vrai que l’Afrique est un continent sans  histoire, on peut se demander pour quoi les grecs ont fait des voyages en Egypte. Ces penseurs grecs y ont appris diverses matières comme le droit, les mathématiques, la médecine et bien d’autres sciences. Tales  de Milet a reçu l’enseignement des prêtres égyptiens et des chaldéens soutiennent Deiogène et Hérodote. En outre l’ethnophilosophie soutient qu’il existe une philosophie africaine différente de la philosophie occidentale. Les sources qui permettent de s’en rendre compte sont la source littéraire spécialement orale dans laquelle se dégage une sagesse, la source pratique liée aux rites et autres célébrations dans lesquelles se dégage une vision du monde et l’art formulant le langage sur la condition humaine. Qu’en est-il de l’authenticité de cette philosophie ? L’idée d’une philosophie authentiquement africaine émerge à partir de 1945, quand le Père Tempels écrit son ouvrage la philosophie bantoue. Il y démontre que les noirs africains ont une pensée comparable à ce que les occidentaux ont appelé philosophie. Selon lui dans leur parler, les bantous expriment la force vitale de leur être. Sur le plan sociopolitique les peuples africains étaient organisés au tour d’une structure, d’un système politique. Au contact avec l’esclavagisme, l’impérialisme et bien d’autres idéologies les structures existantes ont cédé de la place. La mission civilisatrice qui animait les colonisateurs ne devrait-elle pas nous amener à considérer ce qui se faisait en Afrique comme une histoire particulière du continent. Aux indépendances, les territoires colonisés sont reconnus comme des Etats et ont une autonomie vis-à-vis du colonisateur. Cependant malgré l’autonomie les pays africains se voient  exploiter d’une autre façon par l’avènement du néocolonialisme et de la mondialisation.

            En somme, la mission civilisatrice et les voyages des grecs en Egypte sont des preuves sur l’existence d’une histoire particulière de l’Afrique. Refuser cette histoire c’est nier la capacité de réflexion et la qualité humaine à l’Africain. Le manque d’écrits ne peut pas entrainer le refus de l’histoire car la littérature orale précède la littérature écrite. L’Afrique est reconnue comme le berceau de l’humanité d’où il n’y a pas lieu d’affirmer qu’elle est sans histoire. Les différents événements qu’a connue l’Afrique retracent son histoire et nous permettent de considérer et d’affirmer que l’Afrique a une histoire précise sur le plan sociopolitique et philosophique.

mercredi 1 avril 2015

LA MORT CHEZ JEAN PAUL SARTRE

par Emmanuel NIYIGENA

INTRODUCTION


 

            Il nous revient d’analyser ce qu’est la mort. La mort est un phénomène de la vie humaine. Or, qui dit  phénomène dit tout simplement l’apparaitre des choses. L’apparaitre désigne  ce qui se montre, ce qu’on peut décrire. L’évolution de la mort  au  cours de l’histoire montre que la mort s’intériorise et se familiarise à nous pour ôter tout sens à notre vie. En revanche, la mort demeure incompréhensible  quand elle est le fait du hasard. En considérant que personne ne veut mourir même si nous mourons, il est important de souligner les différents points de vue des poètes, des musiciens, des médecins, des philosophes des religieux, qui essayent d’affronter   nos préoccupations  concernant  la mort. A cet effet, les religieux montrent que  la mort est non seulement phénomène de la vie mais aussi un renoncement en soi-même. Lequel  renoncement consiste à changer les habitudes et les comportements indignes  dans la société et  adapter les attitudes de purification soit : la mortification ou l’ascèse constituant une vie nouvelle  en la consécration au Seigneur.

            L’homme dans sa nature se définit comme  un être raisonnable et besogneux, revêtu  des nécessités  de la vie. C’est lui qui détermine ce qu’il veut, car il est libre dans son choix. L’homme veut échapper aux résistances et aux obstacles qu’il n’a pas créés mais en vain. Par conséquent l’homme vit tout ce qui s’oppose à lui comme évènement de son existence.  Néanmoins, Sartre analyse la mort comme sa mort et pourtant  la mort se définit comme cessation physique d’une vie humaine.  Alors, Sartre se demandait si la mort qui le frappera est-elle réellement sa mort. Telle est sa  préoccupation  face à la mort. Jean Paul Sartre, philosophe moderne et existentialiste, est né le 21 juin 1905 et  meurt le 15 avril 1980  à Paris, orphelin de père à l’âge d’un an, influencé par Husserl et Heidegger. Publiant son livre intitulé l’être et le néant, essai d’ontologie phénoménologique  en 1943, Sartre décrit l’être ; à cet égard, le néant est aussi une autre manière d’être.

            Bref, la mort apparait dans la vie authentiquement humaine. Donc, nous allons analyser : qu’est-ce que la mort ? Est-elle une réalité humaine concrète ? Est-ce qu’elle peut mettre fin à une vie authentiquement humaine ? Est-elle une fin, un terme à toute vie telle que l’on croit ? Que fait-elle la mort dans notre existence ? Vient-elle nous anéantir ? Notre travail reposera sur : la comparaison sartrienne de la mort,  le projet sartrien de la mort et l’évaluation critique.

I. LA COMPARAISON SARTRIENNE DE LA MORT


            Selon Sartre, la mort est considérée comme un évènement de la vie humaine. Cet évènement s’explique dans le passé et dans l’avenir, mais personne ne peut l’attendre car elle est un fait du hasard. Étant donné que la mort n’est pas primitive, mais plutôt la mort précédée de la vie ; donc la mort est une réalité humaine, c’est un évènement qui se réalise là où il y a la vie, pour changer le sens de cette dernière, en anéantissant toutes possibilités de l’individu. Alors la mort se présente comme une autre façon d’exister, mais aussi elle est incompréhensible à la personne.

            Sartre nous fait comprendre que  la mort comme évènement qui a été et qui est même nous concerne personnellement, malgré que personne ne puisse encore la déterminer comme fin de la vie humaine. Par conséquent la philosophie se préoccupe de préciser la position humaine par rapport à la mort, car la mort est une cessation physique de la vie. Ainsi, la conception réaliste de la mort, précise son apparaitre immédiate qui fait qu’elle échappe à l’homme, tandis que la conception idéaliste de la mort, considère cette rencontre de la mort avec  l’homme comme sa limite. Notre auteur souligne cette tentative idéaliste de la mort qui a été d’abord la particularité des poètes et de romanciers et ensuite celle des philosophes. La connaissance humaine possède  le savoir qui est l’objet de toute connaissance vécue ; dans le moyen du possible, qui exige aussi les procédures importantes au niveau de cette connaissance, l’homme s’engage et se responsabilise pour accueillir un savoir nouveau, pour être utile dans la société dont il appartient en tant qu’être vivant. Parlant de moyen nous pouvons souligner la comparaison qui est une opération importante dans notre travail. Par conséquent notre analyse portera sur la comparaison de la mort et de la vie.

            S’agissant de la mort, il est difficile de parler d’elle sans parler de la vie qui est même le sens de l’être vivant que nous sommes, d’où la nécessité de comparer   la mort avec la vie. Pour Sartre, la mort est insaisissable à l’homme car elle vient dans l’improviste : le jour que l’homme n’a pas prévu. L’homme ne peut pas intérioriser  la mort et en plus il faut connaitre que c’est la mort qui s’intériorise et s’individualise à l’individu précis. Partant de l’expérience de Sartre face à la mort dans sa quatrième partie de son ouvrage intitulé  l’être et le néant, essai d’ontologie phénoménologique, là où  il traite de la mort comme  phénomène de la vie, nous voulons savoir si : l’homme a-t-il raison de penser la mort comme sa mort ? Qu’est-ce que la mort ? D’où vient-elle ? Pour répondre à ces interrogations nous allons voir : d’abord la mort comme situation, ensuite la mort comme réalité humaine et enfin la mort comme terme.             

I.1. La mort comme situation


 

            La situation se définit comme étant la  relation totale de l’être vivant, à un moment donné, et de son milieu. La relation désigne un rapport soit au niveau du sujet ou au niveau de la chose. Selon Sartre, la situation  « c’est le sujet tout entier […] et c’est  aussi la «  chose » tout entière […].c’est le sujet éclairant les choses par son dépassement même, si l’on veut ; c’est les choses renvoyant au sujet son image. »[1], ici, nous disons par exemple que dans ce jours nous passons les moments difficiles  parce que nous avons perdu une personne importante dans notre vie : le meilleur est parti aussitôt, il est disparu. Au contraire, nous sommes dans la joie immense parce que nous avons commencé le nouvel an avec tous les membres de notre famille. Nous voyons le sujet  qui est : nous et le meilleur qui  nous envoient  aux  personnes concernées  et enfin  la chose qui est : les moments difficiles et la joie immense qui nous envoient aux évènements. Dans ce sens, nous comprenons que la situation s’explique elle-même  des qu’elle apparut en nous.

            Puisque  l’évènement se présente à nous, nous sommes là  et ça nous concerne sans distinction de l’âge et de l’individu. L’évènement peut être profitable ou risquant. Profitable quand elle protège notre  vie et risquant quand elle détruit  notre vie.  L’homme veut toujours la vie, même le plus souffrant du monde. La mort est un évènement de la vie humaine. Cet évènement consiste à arrêter la vie. Comment cela est-il possible ?          Pour qu’il y ait la mort, il faut que l’autre  disparaisse. Cette disparition vient au hasard  et même dans l’improviste d’où même l’origine de toutes nos souffrances, nos passions, nos angoisses et nos tristesses. L’autre n’est plus là, c’est un évènement de la nature, voulu par elle.

            Quant à Sartre, face à la situation, il est important de comprendre  d’abord le sujet tel qu’il est et la chose telle qu’elle est. En effet, dans la situation nous voyons la personne, cette personne identifie sa vie, alors elle est responsable en tant que sujet. La situation n’est ni objective ni subjective. A cet égard  nous considérons la mort comme possibilité qui ne concerne que le pour-soi qui n’est rien que sa situation autrement dit le sujet tout entier. Peut-on parler de la mort sans parler de  la situation ?  À vrai dire la mort inclut aussi dans la situation, raison pour laquelle la mort et la vie vont ensemble, l’une à l’autre, il n’y a pas la possibilité de les séparer car l’une donne sens à l’autre.

            D’ailleurs, dans son sens global, la mort est une possibilité ultime et subjective de la vie autrement dit la mort concerne l’individu. La particularité de la mort face à la situation  est  que la mort est la privation de la vie physique humaine. Cette particularité nous fait peur, parce que nous voulons être, nous ne voulons pas mourir. Si nous considérons la mort comme situation, comment peut-on expliquer aux autres ce phénomène de la mort et de la situation ? Par là Sartre prend  l’exemple du suicide qui en même temps est la situation et la mort, mais aussi c’est un acte désintéressé de la vie, alors que même cette vie c’est un don gratuit pour nous, enfin Sartre pense qu’il y a d’autre solution pour affronter les problèmes au lieu de recourir au suicide qui est pour lui  le dernier acte de la vie d’une personne et enfin, « le suicide est une absurdité qui fait sombrer ma vie dans l’absurde.»[2] Ici, nous voyons que la vie est privée de tous ses sens d’être par  un fait négatif, qui est même anormale aux humains.

            Toutefois que nous parlons de la mort, nous parlons aussi de la situation mais en parlant la situation, on n’est  pas forcement obligé de parler de la mort. Pourquoi cette différenciation de la mort et la situation ? Pour répondre a cette question nous pouvons dire que la raison est simple parce que  la situation englobe tout événement de  la vie humaine  notamment : la place, les entours, le prochain et même la mort, tandis que la mort se présente comme évènement que tout homme doit réaliser. Par conséquent, nous voyons aussi le rapport qui est établie entre ces deux phénomènes de la vie et Sartre nous fait comprendre que l’être humain vit  sa situation comme  sa mort car  la vie de l’homme est une préparation. Enfin, la mort comme situation est une réalité humaine que l’homme est appelé à connaitre, mais aussi il faut comprendre ce qu’est une réalité humaine, pour pouvoir être nous même face au phénomène de la vie.

I.2. La mort comme réalité humaine


            L’appellation réalité humaine s’explique par un passage du passé d’une part et de l’avenir d’autre part. Pour Sartre la réalité  humaine se base au fait du libre choix ou à être libre  qui veut dire se déterminer à vouloir. Pourtant, cette détermination à vouloir rencontre parfois des obstacles. En effet, Sartre analyse la réalité humaine qui est pour l’être l’occasion de se réaliser dans la mesure du possible et non de l’impossible .En outre , la réalité humaine désigne un être vivant dont la vie et la mort prennent sens en lui . Par l’affirmation de Sartre qui dit que « la réalité humaine est, en effet, l’être qui est toujours par delà son être là. »[3] Notons que la réalité humaine se définit par la situation, raison pour laquelle, elle est vécue, dans l’organisation totale de son être là et par son être par delà, en d’autre terme  il n’y a pas la situation privilégiée. Voilà pourquoi même la notion de liberté intervient dans la réalité humaine.

            D’ailleurs, quand Sartre parle de  la liberté, il nous parle la liberté intérieure, là où nous jugeons la vie intime de tout un chacun. Nous savons  que l’être humain est  un être des projets, il vise toujours l’avenir, il veut réussir sa vie, mais nous  souvenons aussi qu’il y a les risques et les limites qui apparaissent à nous, pour changer tout le projet  normal. Et  nous savons que la mort est un obstacle de toutes les possibilités humaines. Sans doute, choisi son projet nous aide à viser l’avenir. Mais la mort est- il un projet ?chaque personne veut toujours réaliser  ses projets. Sartre nous demande de considérer « d’abord la mort comme une porte ouverte sur le néant de réalité humaine, que ce néant fût d’ailleurs la cessation absolue d’être ou l’existence sous une forme non humaine.»[4] Ici, tout homme est candidat pour mourir, rien ne peut nous empêcher cette réalité, car la mort anéantit le corps humain, la mort est l’une des résistances et même des obstacles que rencontre la réalité humaine.

             Nous pouvons nous poser la question de savoir l’origine et la fin de la mort. Autant que nous analysons la réalité humaine nous voyons d’une part la réussite, et d’autre part les résistances.  Les réussites sont ce que l’individu veut alors que les résistances désignent ce qui s’opposent à lui. La mort s’oppose à l’individu et  en même temps elle devient aussi la réalité de cet individu qui en  est concerné. Bref, la mort comme réalité humaine semble comme une fin de la vie physique, quand il n’ya plus le choix qui caractérise l’être humain la question qui s’oppose concerne  la finalité de l’homme. Est -ce que la mort  peut mettre fin à une vie authentiquement humaine ? Est- elle une fin, un terme à toute vie telle que l’on croit ? Voilà la clé de notre analyse suivante.

I.3. La mort comme terme


 

            Le terme est une fin. La fin fait appel à la victoire, ensuite qui dit qu’il y a une  fin dit autrement l’accomplissement, pour qu’il y ait  accomplissement, il faut un passage du début à la fin ; tout est accompli, il n’ y a plus de fatigues ni de peines, à vrai dire à la fin  c’est la réjouissance  pour ce qui ont bien réussi, mais aussi la punition ou la larme pour ce qui ont échoué. En revanche, Sartre analyse le terme final et même initial pour identifier le déroulement de ce passage de la vie à la mort. Pour lui le terme que nous envisageons nécessite les limites suite à son processus d’accomplissements qui fait que nous identifions les points caractéristiques et significatifs à chaque série. D’où la nécessité d’analyser la mort comme terme. En essayant de répondre aux  interrogations que suscite ce dernier, le terme, nous allons comparer ces deux réalités : la mort et le terme. De ce fait, nous pouvons comprendre  ces évènements  de la vie.

            Partant de la définition «  la mort est un terme.»[5]  Nous décrivons  la mort, d’une part comme quelque chose qui a commencé, d’autre part comme quelque chose qui aura  une fin. C’est une réalité que personne ne peut ignorer et d’ailleurs « après que la mort ait paru l’inhumain par excellence puisque c’était ce qu’il ya de ‘autre côté du  « mur », on s’est  avisé tout à coup de la considérer d’un tout autre point de vue, c'est-à-dire comme un événement de la vie humaine.»[6]  La mort nous concerne nous tous.  Elle n’est pas primitive pourtant l’homme veut la comprendre  pour pouvoir l’accepter, mais elle est incompréhensible  à lui, car elle se présente comme ce qui était là où l’homme ne peut voir  et elle veut supprimer la vie.  C’est la vie  d’abord, la mort vient après l’existence.

            Certaines personnes se réjouissent  de la mort des autres et non de  leur mort. La vie veut que l’autre soit comme nous alors que la mort fait disparaître celui-là. Dans la vie, nous voyons la personne comme nous, mais nous affirmons qu’il est mort parce qu’il n’est plus là comme nous, non seulement sa disparition mais encore sa néantisation en tant que individu qui n’est plus dans la société des êtres vivants .Néanmoins « la mort a toujours été -à tort ou à raison, c’est ce que nous ne pouvons encore déterminer- considérée  comme le terme final de la vie humaine[7] Ici, il faut  éviter de  tomber dans l’erreur de la finitude de la vie alors que l’homme ne sait pas ce qui apparaît après la mort. Par conséquent nous analysons ce qui apparaît devant  nous, la personne n’est  plus là, il est où, nul ne peut répondre à cette question et même nous savons que notre vie est brève. Enfin, la mort comme terme, il y a un silence qui fait que l’homme vivant arrête  sa relation avec l’homme disparu.

            Bref, cette partie de comparaison nous ouvre les horizons de la vie face à la mort. L’homme se détermine  par son vouloir envers les choses qui fait  qu’il soit lui-même dans sa vie. Enfin, l’homme veut être, il ne veut pas cesser sa vie, malgré que nul ne peut échapper à la mort, d’où la question de savoir le projet de la mort, si elle nous concerne sans distinction

II. LE PROJET SARTRIEN DE LA MORT


            L’homme en tant qu’être raisonnable et besogneux caractérisé par la multiplicité des projets  veut : vivre, être, faire, savoir, réussir et même posséder. Quand il agit  et même quand il pense, il veut toujours combler  ses besoins. En revanche, la mort est considérée comme une possibilité qui a le projet qui consiste à modifier celui de l’homme. La mort manifeste son pouvoir à l’individu, d’un coup, nous constatons la disparition de la personne concernée. Même suite  à cette disparition de la personne, nous ne parvenions pas à découvrir la mort. Alors la mort se définit comme la cessation physique d’une vie humaine, à partir de là nous pouvons dire que la mort  a ses causes, ses moyens  et  ses conséquences.

            Bien que nous parlions de la mort, il faut considérer ce projet comme une possibilité qui influence toutes les possibilités de l’individu. L’homme meurt avec tous ses projets d’une part et il disparait  seul, d’autre part. Certains penseurs  comme Martin Heidegger voient notre mort à partir du jour  de notre naissance car nous sommes assez vieux pour mourir.  Il faut penser  notre dernier  jour qui nous attend, le jour de notre mort ; plus nous grandissons  plus nous nous  rapprochons de la mort, mais nous ne savons pas ce jour- là.

            S’agissant de ce projet, Sartre nous dit que « la mort échappant à mes projets parce qu’elle est irréalisable, j’échappe moi-même à la mort dans mon projet même.»[8] L’homme  ne peut pas saisir la mort, car cette dernière est irréalisable, c’est – à –dire qu’elle est le résultant du hasard.  Puisque nous voulons affronter le projet de la mort, nous remarquons d’abord qu’elle concerne l’individu, d’où même la question de savoir : Que fait la mort dans notre existence ? Vient-elle nous anéantir ?  De ce fait nous allons voir : le plan de la mort, ses moyens ainsi que ses conséquences.

II.1. Le plan de la mort


            Le plan désigne une organisation conçue et précise pour atteindre un but  quelconque que l’on envisage. En plus le plan est nécessairement important, car il permet l’aboutissement du projet en qualifiant progressivement et méthodiquement le processus  du phénomène  attendu  comme évident, et voilà pourquoi les notions d’origines, de conséquences font parte du plan.  Il faut comprendre  que la mort est un processus qui a une signification particulière  par rapport à la vie d’une personne cible qui devient victime, sans moyens  d’échapper. La question qui se pose  porte sur le processus de déroulement de la mort et voir sa position par rapport à la vie d’une personne.

            Tout d’abord, il faut comprendre  que l’homme est le champ de tout processus de la mort. Ici le projet de la mort s’établit dans la vie individuelle. « La mort comme fin de la vie s’intériorise et s’humanise.»[9]  Ici, la mort concerne l’individu précis, à cet effet, nous parlons de  l’individualisation de la mort. La mort touche l’intimité d’une personne et enfin la mort s’humanise. Est-ce que l’individualisation est-elle conséquente à la vie dite humaine ? Pourquoi ce  phénomène d’individualisation de la mort ? Par conséquent la mort s’intériorise mais l’individu ne peut pas intérioriser la mort d’où même la difficulté de connaitre la mort, car la mort en s’intériorisant porte sa signification à la vie personnelle qui est une vie unique. Evidemment la mort devient personnelle parce qu’elle est un phénomène de l’individu.

            Cependant nous parlions de l’individualisation de la mort, ce phénomène s’explique par la disparition de l’autre. En plus, il nous est permis de comprendre que « la caractéristique d’une vie morte, c’est que c’est une vie de l’autre  se fait gardien. Cela ne signifie pas simplement que l’Autre retient la vie du « disparu » en en effectuant une reconstitution explicité et cognitive[10] Voilà que l’Autre présente ses attitudes et ses possibilités face à cette vie morte. Nous disons que la personne est morte parce que d’abord il est indifférent de nous, nous voyons que tout est changé en lui soit: son regard, son mouvement, son langage, bref celui qui était comme nous ,c’est-à-dire la personne qui était  active, devient passive, ensuite son état nous dépasse raison pour laquelle nous l’accompagnons dignement comme l’individu que nous avons partagé la même réalité humaine et en fin la société remarque cette disparition de l’individu qui a été revêtu de certaine qualité, que la société juge bonne ou mauvaise.

            En effet, nous voyons que la mort est comme un fait du hasard, qui vient même dans l’improviste. A cet effet, on peut la saisir «  comme la néantisation de toute mes possibilités, néantisation qui elle-même ne fait plus partie de mes possibilités. »[11] Alors, voyons-nous même le sens négatif de la mort, qui veut que l’être ne soit pas là, et enfin la mort récupère le sens du passé de la personne pour construire son avenir. 

II.2. Les moyens de la mort


 

            Le moyen est la possibilité de réaliser une chose. Cette dernière  doit être démontrée comme telle. En effet, Sartre montre que « la mort est un pur fait, comme la naissance ; elle vient à nous du dehors et elle nous transforme en dehors. Au fond, elle ne se distingue aucunement de la naissance, et c’est l’identité de la naissance et de la mort que nous nommons facticité. »[12] La mort comme fait a les moyens pour sa réussite. Tout d’abord la mort concerne l’individu dans le temps et dans l’espace donné. Donc il est question de savoir les moyens de la mort au fur et à mesure de sa réalisation.

            Puisque nous  comprenons  la mort « comme un évènement de la vie humaine »[13] alors, cet évènement est un processus du changement de la vie humaine. L’autre est mort  suite à l’accident, à la maladie, à la guerre ou même à la condamnation mortelle. La maladie se présente à l’individu soit comme une maladie que nous  jugeons curable ou comme une maladie que nous jugeons incurable. L’accident vient aux diverses phénomènes soit naturelle ou artificielle. La guerre vient à cause de l’intérêt envisagé par les deux parties qui sont en conflit. La condamnation à la mort est prise comme une punition à la personne que nous jugeons comme un danger publique. Tous ça  causent la mort d’un individu et devient aussi les moyens que la mort utilise pour arriver à son but d’arrêter la vie.

            D’ailleurs, «  le sens d’un phénomène quelconque de cette vie et fixé désormais, non par lui-même, mais par cette totalité ouverte qu’est la vie arrêtée. »[14] Le sens de  vie individuelle vient aux inspirations du dehors de lui et il se laisse transformer, mais aussi, il faut  savoir que cela est possible dans le temps et dans l’espace qui fait que notre vie comme notre mort soit orientée dans l’intervalle du passé et de l’avenir, dans un lieu donné. De cet effet, la mort demeure obstacle à nos projets, et même nous sommes les libres mortels

II.3. Les conséquences de la mort


 

            La mort a pour but d’arrêtée la vie, qui fait que notre vie soit conséquente. L’effet de la mort se réalise en deux facettes notamment la personne disparu et la famille éprouvée.  « Il est évident que nul ne peut mourir pour moi. »[15] La mort est personnelle. À cet égard nous constatons les passions de la personne souffrante et l’angoisse qui reste au cœur de la famille éprouvée. Désormais, la passion nait à l’individu souffrant car il ne peut « donc ni penser la mort, ni l’attendre, ni nous armer contre elle. »[16] Nous savons que la mort est insaisissable, la mort est un fait du hasard, et enfin personne ne peut rien faire pour la combattre, si le jour est arrivé  tu pars, il n’y a pas de négociation, ni de corruption, ni de dialogue, ni de consultation pour connaître ton avis, le jour c’est le jour pour tout un chacun.

            Puisque l’angoisse vient à cause de cette disparition de la personne que la société en générale juge être bonne ou mauvaise. Nous constatons  «  le caractère « vie reconstituée » (dans le milieu familial par les souvenirs des proches, dans le milieu historique) est un destin particulier qui vient marquer certaines vies à l’ exclusion d’autres. »[17]Cette bonne habitude de se souvenir des autres montre le lien intime qui fait que nous avons l’image de celui qui a disparu et cette image est par rapport aux œuvres qu’il a réalisées notamment : un livre, un objet d’art ; une chanson. Au contraire nous voyons qu’ « il en résulte nécessairement que la qualité opposée « vie tombée dans l’oubli » représente aussi un destin spécifique et descriptible qui vient à de certaines vies à partir de l’autre. Être oublié c’est faire l’objet d’une attitude de l’autre et d’une décision implicite d’autrui. »[18] Ici, la vie de l’autre est a la base de tous qui vont suivre, nous jugeons ces qualités telle que nous les connaissons enfin de prendre la décision qui concerne son image envers nous.

            Par ailleurs, Sartre nous parle « la relation aux morts-à tous les morts-est une structure essentielle de la relation fondamentale. »[19] Cette relation suppose un contact entre les personnes qui se connaissaient dans leur vivant, disons les personnes de même clans et de  même famille, les amis, après cette vie sur la terre, la relation  aux morts envisagent la continuité de la vie de l’au-delà que personne ne peut s’engager facilement à la décrire. En effet, le projet de la mort a comme but la disparition de la personne. Enfin l’homme veut toujours échapper à cet évènement qui lui fait peur et qui l’empêche de continuer ce qu’il a commencé. De peur de mourir l’homme fait recours aux médecins pour sauver sa vie, même s’il faut beaucoup de moyen, il peut donner tous ce qu’il possède pour récupérer sa vie mais finalement personne ne peut soigner le jour de la mort, s’il est temps nous mourons.

III. EVALUATION CRITIQUE


            Ce travail contient trois grandes parties et cette dernière partie intitulée l’évaluation critique nous aidera à apporter une lumière à l’idée sartrienne de la mort. Pour cela, l’idée de la mort s’explique avec l’idée de la vie, raison pour laquelle nous vivrons notre  mort comme notre vie. Sartre souligne le côté négatif de la mort qui est la néantisation de toutes nos possibilités, à cet effet nous allons faire  recours à Levinas, en plus  nous allons voir l’idée africaine de la mort et enfin l’idée chrétienne de la mort.

III.1.L’idée de néantisation


 

            Le terme  néant désigne le non être. Le non être est aussi une autre manière d’être. De ce fait, le néant est en nous et aussi se manifeste de manière différente, soit suite aux interrogations ou aux négations de l’être du-pour-soi. Il faut connaitre que le néant n’est pas il se néantise parce qu’il est aussi un être. Sartre dans sa pensée, affirme qu’il y a le coté négatif de la mort qui est la néantisation de toutes les possibilités car la mort néantise  l’être, et le renvoi à l’inexistence, l’être n’est plus, il est passé.

            De plus, Lévinas soutient que «  la mort s’interprète […] soit comme passage au néant, soit comme passage à une existence autre, se prolongeant dans un nouveau décor. On la pense dans l’alternative de l’être et du néant, qu’accrédite la mort de nos prochains qui effectivement, cessent d’exister dans le monde empirique, ce qui signifie, pour ce monde, disparition ou départ. »[20] Ici, nous voyons l’idée de disparition, qui justifie l’absence de l’autre. Cette absence se justifie dans notre monde pensant car l’autre n’est plus là, d’où même la mort est un phénomène qui cesse l’existence physique de la personne.

III.2. L’idée africaine de la mort


            L’Afrique est l’un de continents du monde, qui est remarquée par son retard dans la science et dans la technologie. En Afrique, les mythes, les proverbes  et les rites  demeurent une richesse incontournable. A cet effet, l’Africain s’intéresse  de la vie et non de la mort. Partant de l’idée de Sartre qui considère la mort comme le phénomène de la vie humaine, nous allons affronter le rite de funérailles au Cameroun et au Rwanda. Donc, nous voyons qu’en Afrique les morts sont considérés car nous estimons qu’ils ne sont pas morts.

a.     Le rite de funérailles au Cameroun

     Cameroun est l’une des pays d’Afrique Central dont la capitale est Yaoundé. Ce pays est  habité par plus de deux cents ethnies, bantoues, notamment : les Bétis, les Bamilékés et les Pygmées, qui font qu’il y a la diversité des langues, des coutumes ainsi que des traditions. Notons les pays voisins du Cameroun : Nigeria, Tchad,  République Centrafricaine, Gabon, Guinée équatoriale et Congo. Il est de régime présidentielle contient 10 régions et 58departements. A cet effet, nous allons nous arrête au peuples Bétis pour pouvoir donner leur expérience face à la mort. Il est vrai que les peuples Bétis se trouvent au Cameroun et au Gabon. Ces peuples sont : les Etons, les Ewondo, les Etenga, les Menguissa et les Mvele. Les Bétis au Cameroun sont au centre et au sud, originaire du fleuve Sanaga qu’ils ont traversé sur le dos d’un serpent  nommé Ngan-medza à la fin du  dix huitième siècle lors du combat musulman. Les Bétis sont aussi  de  descendance  de bantous, à qui leur ancêtre est Nanga.   En plus, le nom de l’individu chez les Bétis est très important car il est composé par le nom : du patronyme, du père, et d’appel. Les Bétis  étaient les guerriers, agriculteurs et forgerons et ils ont un sentiment de noblesse. Chez eux les hommes sont égaux. Dans le passé, il n’y avait pas question de chef, car ils avaient un seul chef spirituel. Le chef  politique est originaire des colonisateurs pour leurs raisons d’intérêts diverses.

     Selon leurs clans, les familles s’organisent  autour d’un chef, l’ainé. En cas d’un autre chef qui n’est pas l’ainé les conditions d’être choisi favorisé par ses qualités physique  entre autre : l’apparence physique, l’éloquence, la générosité, les vertus d’un homme correcte en vers les autres soit les petits ou  les grands. Isani comme particularité des Eton c’est une célébration de la victoire  de la vie sur la mort. Ce rite se fait pour une grande personne   qui est décédée, et se fait   sous forme d’une danse faite par les petits-enfants et les arrières petits-enfants. Pour faire cette cérémonie d’Isani, on invite les gens à commencer cette danse par le son de tam-tam. A cet effet, les hommes, les femmes, ainsi que les enfants de cette famille éprouvée qui étaient retirés dans la brousse pour convaincre l’ennemie et ils sortent là étant en ligne en dansant , en arrivant à la cour là où la cérémonie va passer, on continue la danse d’une  manière systématique et organisé  ,en faisant les tours au cercueil du disparu comme signe de dire au revoir, on se calme un tout petit peu , le représentant du groupe  donne un  témoignage de la vie du disparu et donne quelque chose symbolique pour l’honneur de la personne disparue,  et chaque groupe en son tour participe à cette cérémonie pour dire  au revoir  au décès avant son enterrement ou son  inhumation . Ce dernier se fait dans tout les cultures, là où nous mettons le corps du décès dans le  cercueil, après avoir fait cela,  nous la gardons dignement dans la tombe. Cette pratique faite par les membres des familles du décès et toutes les personnes qui le connaissent ou qui aimeraient participer dans cette cérémonie. Enfin, la personne disparue rejoint les ancêtres dans leur  monde, et même nous croyons qu’elle nous voit et aussi qu’elle intervient en notre protection, car elle cherche le bien de la famille éprouvée.

b. La conception rwandaise de la mort

     Le Rwanda est le pays de mille collines, se trouve dans l’Afrique orientale, habité par dix huit clans  classés en trois grands groupes ethniques parlant la même langue, les Rwandais ont la même coutume, même tradition et même religion traditionnelle. A cet effet, mourir s’explique par la réponse à l’appel de Dieu car c’est le créateur qui a le pouvoir de récupérer la vie qu’il a donné à ses créatures. En plus, la mort chez les rwandais est non seulement biologique mais aussi l’apparence des idées de la personne dans la société’. Alors, nous jugeons les actes  de la personne vivant qui sont indignes et nous le considérons comme le mort vivant  tandis que  nous jugeons que la personne est mort au péché  pour dire qu’elle est innocent car ses actes est conforme à ce que la société exige à ses peuples. Il est vrai que la conception rwandaise privilège la vie, même  si la mort s’impose mais toujours nous gardions les liens de vie entre les vivants et les morts. A cet égard nous allons analyser le rite de funérailles  au Rwanda.

     Le rite  de funérailles se fait au huitième jour après l’enterrement, mais la particularité est que ce rite est réservé uniquement aux grandes personnes, c’est-à-dire les grands-pères et les grands-mères, car ils ont laissé la descendance. Ce rite est une cérémonie que la famille éprouvée prépare, ce sont de petits- enfants et les arrières petits-enfants qui jouent le  rôle important, en cultivant les différentes semences pour la mémoire du décès et pour demander la fertilité de la famille éprouvée. En effet, la personne désignée par la famille conduit les enfants au champ, il jette les semences et les enfants les sèment au moyen de petites houes fabriqué en bois  et après le travail, il leur  fait  rentrer à la maison pour pouvoir partager ce qu’on a préparé à l’honneur  de la  personne disparue.  Notons qu’au Rwanda les morts sont en catégories, il y a même ce qu’on peut même vénérée et d’autre on peut  châtiée ici nous soulignons le cas de suicide.

     Les rwandais gardent mémoire de la personne disparue, disons par exemple : au Rwanda chaque famille donne le respect au défunt de leur famille, nous avons des héros nationaux que nous estimons leur volonté pour protéger notre patrie jusqu’au point de donner leur vie pour que les autres vivent dans la paix et l’unité. Au cas du génocide, nous avons une mémoire nationale pour la commémoration des victimes du génocide, en gardant dignement leurs corps dans les différents sites mémoriaux reconnus  au niveau national. Cette célébration mémorial se fasse à travers les conférences, les poèmes, les témoignages, ainsi que les chansons qui reflètent l’histoire du génocide. Le slogan que nous avons, ce n’est jamais le génocide. En plus, certains disent que le sommeil est  l’image de la mort parce que celui qui dort pleinement, est considéré comme le mort à moitie, c’est à notre tour de faire l’expérience  de la mort, en gardant le silence et en même temps en fermant les yeux.  De cet évènement chaque personne peut découvrir lui-même ce qu’on peut retenir de la mort.

III.3.L’idée chrétienne de la mort


            La sagesse chrétienne « recommande de se préparer à la mort comme si elle pouvait survenir à tout heure »[21] ici, les Chrétiens veulent la bonne relation dans la société, ils envisagent l’harmonie d’ensemble qui fait que certains morts sont les bienheureux et les saints, alors les chrétiens célèbrent toujours la victoire de la vie sur la mort quand  le dard de la mort est le péché alors que la victoire de la vie est la vérité qui se fasse par amour, dans la foi et l’espérance. De plus, nous lisons ceci  dans la Bible « mais nous faisons une constatation : […], Jésus, se trouve, à cause de la mort qu’il a soufferte, couronné de gloire et d’honneur. Ainsi, par la grâce de Dieu, c’est pour tout homme qu’il a gouté la mort. »[22] Ici, l’essentiel pour les chrétiens c’est la préparation, à la vie éternelle qu’on trouve après la souffrance de la mort.

            En plus, la foi chrétienne dépasse l’idée de la mort biologique car nous considérons la mort au niveau spirituel qui exige un renoncement en soi-même. Lequel renoncement concerne la conversion de tout un chacun, en acceptant l’évangile et  en étant en son service. Enfin, les chrétiens croient à la vie éternelle, tandis que la mort est un passage qui fait que  nous obtenions cette vie éternelle. Au contraire les chrétiens croient que ce sont ce qui font le mal aux autres, qui vivent dans le péché qui vont mourir, mais ce n’est pas n’importe quelle mort, quand pour les chrétiens, on identifie cette mort par l’appellation de la deuxième mort ,c'est-à-dire mourir dans les péchés ,d’où la notion de purification pour être pardonnée et échappée à cette deuxième mort.

            En somme, dans cette partie, nous disons que la mort est un passage de l’existence. Certains considèrent  le monde des ancêtres et  pour d’autres la vie éternelle. Malgré cette  différence, nous constatons que la seule similitude qui  concerne cette idée de la mort est celle du  passage.


 

            Il s’agissait d’analyser la mort chez jean Paul Sartre, philosophe moderne et existentialiste, influencé par Husserl et Heidegger. Nous avons affronté cette idée de la mort d’une manière suivante : tout d’abord nous avons comparé la mort et la vie, ensuite nous avons vu le projet de la mort qui consiste à la disparition de l’individu, enfin nous avons procédé  à l’évaluation critique qui nous montre l’idée de néantisation soutenu par deux Auteurs Sartre et Lévinas, ensuite l’idée Africaine de la mort et enfin l’idée chrétienne de la mort.

            En comparant la mort et la vie, nous avons vu que la mort est un évènement de la vie humaine. Cet évènement s’explique à travers la situation, la réalité humaine, ainsi que le terme. Par là nous avons vu que la mort nous concerne sans distinction de l’âge ou même des personnes. Mais nous ne pouvons pas  dire que la mort est la fin de la vie humaine car la mort est un phénomène de la vie humaine.

            Ainsi le projet de la mort consiste à la disparition de l’autre. Cette disparition est le résultant de l’intériorisation et de l’individualisation de la mort qui fait que l’autre ne soit pas là, mais qu’il soit de l’autre côté que personne ne puisse expliquer. De ce fait, la mort a comme conséquence de néantisation de toutes les possibilités humaines, car l’homme ne peut rien faire pour échapper à elle.

            Finalement, dans notre évaluation critique  nous avons vu  les idées qui illuminent  l’idée de l’auteur, en premier lieu, cet idée est soutenu par  Lévinas, là où lui aussi souligne la mort comme passage au néant d’être, l’être cesse d’exister. En deuxième lieu les peuples Bétis manifestent la victoire de la vie sur la mort à travers leur danse reconnu au nom d’Isani. Ensuite, les Rwandais respectent  leurs  morts, et ils ont un rite de funérailles qu’on fait à l’honneur du décès qui a laissé les descendances. La cérémonie  d’enterrement est plus importante dans toutes les cultures. Enfin, les chrétiens se préparent pour mourir, car, personne ne sait ni le jour ni l’heure où la mort peut venir, en outre, les chrétiens se préparent pour la vie éternelle. En effet, la mort est un passage, elle concerne tout le monde.


 

BIBLIOGRAPHIE

 

1.   LA BIBLE, traduction œcuménique de la Bible, nouvelle édition, LE CERF, 2004,1819P.

2. LEVINAS Emmanuel, Totalité et infini, essai sur l’extériorité, KLUWER ACADEMIC, Martinus Nijhoff, 1971, 348P.

3. SARTRE Jean-Paul Sartre, l’être et le néant, Gallimard, Paris,  1943, 720P.

 



[1] Jean-Paul Sartre, l’être et le néant, Paris, Gallimard, 1943, p.634
[2] Ibid. p.624
[3] Ibid. p.634
[4] Ibid.P.615
[5] Ibid. p.615
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] Ibid. p.632
[9] Ibid. p.616
[10] Ibid. p.626
[11] Ibid. p.621
[12] Ibid. p.630
[13] Ibid. p.615
[14] Ibid. p.625
[15] Ibid. p.618
[16] Ibid. p.632
[17] Ibid. p.626
[18] Ibid.
[19] Ibid.
[20] Emmanuel Levinas, Totalité et infini, essai sur l’extériorité, KLUWER ACADEMIC, Martinus  Nijhoff, 1971, p.258
[21] Sartre, op.cit.p.617
[22]  Epitre aux Hébreux, chapitre 2, verset 9, p.1697