vendredi 28 juin 2013

Eloge de la gentillesse communautaire




          

Eloge de la gentillesse communautaire




           En communauté, nous vivons ensemble, partageant toute la vie. Autrement dit, nous prions ensemble, mangeons ensemble, travaillons ensemble. Mais cette vie commune se heurte parfois à des difficultés ou à des conflits.  Nous pouvons citer comme exemple, le refus de salutation, la discrimination, l’orgueil, la recherche du pouvoir et l’indifférent envers les autres. Oubliant ainsi la responsabilité de la vie fraternelle.

Reconnaissons-le : « la gentillesse à pris un sérieux coup. » Elle souffre du désaveu, du rejet de tout le monde. On appelle les confrères par leur nom de service, on tutoie à tort et à travers, on manque le respect envers les autres, on fuit les lieux de rencontre fraternelle…, comment vivre dans un tel climat une fraternité juste ? La télévision donne le ton de la familiarité, voire de la grossièreté. Les intermédiaires dans la transmission des informations aplatissent les dialogues pour y mettre des non-dits ou des subjectivités dans cette information. Faudrait-il des médiateurs officiels pour réconcilier les adversaires alors qu’un peu de diplomatie ou plutôt de gentillesse suffirait ?

L’exemple de la gentillesse pour nous les missionnaires des Sacrés Cœurs, c’est notre Fondateur, le père Joachim ROSSELLÓ i Ferra, qui s’intéressait à tous depuis sa jeunesse. Dans l’oratoire de Saint Philippes et Néri, « à quatre heure du matin, il avait [...] déjà fait son heure de méditation, et puis il réveillait les novices et les frères et retournait à l’adoration avec eux1 ». De plus, dans son message d’ « aimez-vous les uns les autres comme les Sacrées Cœurs de Jésus et de Marie vous aiment2», nous y recevons ses échos. Ceux qui l’ont fréquenté rappellent qu’il n’y avait pas moyen de lui dire bonjour le premier », ou encore : « il n’avait  que de gentilles choses à dire. »

Oui, c’était une personne bienveillante dont l’amabilité n’avait rien d’un masque, mais au contraire reflétait son intérêt chaleureux à l’égard de chacun. Tant d’hommes de bonne volonté nous modèlent dans la vie spirituelle et même morale, personne ne l’ignore. Car, ils sont rafraichissants ces êtres de bonté tellement différents de ceux qui nous serrent la main sans même nous regarder ou nous accablent de remarques douces-amères. Comment changer ? La réponse se trouve dans le cœur de chacun d’entre nous.

Dans la vie communautaire, les frères et sœurs sont appelés à servir avec simplicité, amour, joie et don de soi. C’est pour cela que les moines et moniales ont la réputation d’être « gentils ». « Gentilshommes » et vous confrères, où êtes-vous ? Un retour à un passé est suranné. Plutôt, une formation de base à la gentillesse  est nécessaire et primordiale. C’est une grâce de vivre ensemble dans la différence et la diversité pour une fraternité juste avec les autres et avec soi-même dans un respect allègre et rayonnant.


                                                                   E. Etienne UWIRINGIYIMANA, msscc.


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1 Jaume Reynes MATAS, Le feu de Dieu, Palma, [sd.], p. 20.

2 Ibid., p. 72.

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