lundi 20 mai 2013

Dieu est silencieux et pourtant il parle



Quand la parole de Dieu se fait « voix de fin silence », elle est plus efficace que jamais pour changer nos cœurs. L’ouragan du mont Sinaï fendait les rochers, mais la parole silencieuse de Dieu est capable de briser les cœurs de pierre. Pour Élie lui-même, le soudain silence était probablement plus redoutable que l’ouragan et le tonnerre. Les manifestations puissantes de Dieu lui étaient dans un certain sens familier. C’est le silence de Dieu qui déconcerte, car il est si différent de tout ce qu’Élie connaissait jusque là.

Le silence nous prépare à une nouvelle rencontre avec Dieu. Dans le silence, la parole de Dieu peut atteindre les coins cachés de nos cœurs. Dans le silence, elle se révèle « plus incisive qu’aucun glaive ou épée à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit » (Hébreux 4,12). Faisant silence, nous cessons de nous cacher devant Dieu, et la lumière du Christ peut atteindre et guérir et transformer même ce dont nous avons honte.

  Quand nous disons que nous nous tenons devant Dieu, nous pensons toujours que nous sommes ici, et que Dieu est là, extérieur à nous. Si nous cherchons Dieu en haut, devant ou autour de nous, nous ne le trouverons pas. Saint Jean Chrysostome disait : « Trouvez la porte de la chambre secrète de votre âme, et vous découvrirez que c’est la porte du royaume des cieux. » Saint Ephraïm le Syrien dit que Dieu, quand il créa l’homme, mit au plus profond de lui tout le royaume, et que le problème de la vie humaine est de creuser assez profond pour aller jusqu’au trésor caché. C’est pourquoi, pour trouver Dieu, nous devons creuser, en quête de cette chambre secrète, de ce lieu où se trouve le royaume de Dieu au cœur même de notre être, où Dieu et nous pouvons nous rencontrer.

Le meilleur outil, celui qui percera tous les obstacles, c’est la prière. Le problème est de prier avec attention, simplement et dans la vérité, sans remplacer le vrai Dieu par un faux dieu quelconque, par une idole, par un produit de notre imagination, et sans chercher à vivre une expérience mystique. En nous concentrant sur ce que nous disons, certains que chaque mot que nous prononçons atteint Dieu, nous pouvons utiliser nos propres mots, ou les mots de ceux qui sont plus grands que nous pour exprimer, mieux que nous ne le pourrions, ce que nous éprouvons ou ressentons obscurément en nous. Ce n’est pas par la multiplicité des mots que nous serons entendus de Dieu, mais par leur véracité. Quand nous employons nos propres mots, nous devons parler à Dieu avec précision, sans chercher à faire long ou à faire court, mais à dire vrai.


Il est des moments où les prières sont spontanées et aisées, d’autres où il nous semble que la source s’est tarie. C’est alors qu’il est bon d’utiliser les prières d’autres qui expriment fondamentalement ce que nous croyons, toutes ces réalités qui ne sont pas en cet instant vivifiées par une réaction profonde de notre cœur. Nous devons alors prier dans un double acte de foi, non seulement en Dieu mais en nous-mêmes, confiants dans cette foi qui s’est obscurcie mais qui fait pourtant partie intégrante de notre être.

Il est des moments où nous n’avons nul besoin de mots, ni des nôtres ni de ceux d’autrui, et nous prions alors en silence. Ce silence parfait est la prière idéale, pourvu cependant que le silence soit réel et non un rêve éveillé. Nous avons très peu d’expérience de ce que signifie le profond silence du corps et de l’âme, quand une sérénité absolue comble l’âme, quand une paix totale emplit le corps, quand il n’y a aucune agitation d’aucune sorte et que nous nous tenons devant Dieu, totalement ouverts en un acte d’adoration. Il peut y avoir des moments où nous nous sentons bien physiquement, et mentalement détendus, fatigués des paroles parce que nous en avons déjà trop utilisé ; nous ne voulons pas nous agiter et nous nous sentons bien dans cet équilibre délicat ; nous sommes là au bord du rêve éveillés. Le silence intérieur est une absence de toute sorte d’agitation de la pensée ou de l’affectivité, mais c’est une totale vigilance, une ouverture à Dieu. Nous devons garder le silence absolu quand nous le pouvons, mais nous ne devons jamais le laisser dégénérer en simple plaisir. Pour éviter cela, les grands auteurs de l’orthodoxie nous avertissent de ne jamais abandonner complètement les formes normales de la prière, car même ceux qui avaient atteint ce silence de la contemplation jugeaient nécessaire, chaque fois qu’ils étaient en danger de relâchement spirituel, de réintroduire les paroles de la prière jusqu’à ce que la prière eût renouvelé le silence.

Le silence est l’état dans lequel toutes les facultés de l’âme et du corps sont complètement en paix, tranquilles et recueillies, concentrées et parfaitement vigilantes, libres de toute agitation. Les Pères utilisent souvent dans leurs écrits l’image de l’étang : tant qu’il y a des rides à la surface, rien ne peut être correctement réfléchi, ni les arbres ni le ciel ; quand la surface est tout à fait calme, le ciel se reflète parfaitement, comme les arbres de la rive, et tout est aussi distinct que dans la réalité.

Une autre image du même genre utilisée par les Pères est celle de la vase qui, tant qu’elle ne repose pas au fond de l’étang, à l’abri de toute agitation, trouble la transparence de l’eau. Ces deux analogies s’appliquent à l’état du cœur humain. « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu » (Mt 5, 8). Aussi longtemps que la vase est agitée dans l’eau, il n’y a pas de vision claire possible, et aussi longtemps qu’il y a des rides sur la surface, les objets qui entourent l’étang ne peuvent s’y refléter sans déformation.

Aussi longtemps que l’âme n’est pas en repos, il ne peut y avoir de vision, mais quand la paix nous a permis de nous trouver en présence de Dieu, alors un autre genre de silence, beaucoup plus absolu, intervient : le silence d’une âme qui n’est pas seulement tranquille et recueillie, mais à qui la présence de Dieu impose respect et adoration ; un silence dans lequel, selon les termes de Julienne de Norwich, « la prière unit l’âme à Dieu. »


E. Norbert NDAYAMBAJE, msscc


La prière, le soutien du faible



En tant que créature, humainement parlant, à cause du « péché originel 1» l’homme est devenu faible, fragile. Par l’amour infini que le Créateur a pour les siens, il s’est fait homme en son Fils Jésus-Christ en vue de rendre l’homme fort, le sauver et lui montrer sa valeur devant Lui malgré son péché. Cependant, la prière dont nous parlons, est devenue le flambeau  qui coud la relation ou amitié suspendue  entre Dieu et homme et le support, l’appuie de l’homme surtout dans les moments difficiles et des souffrances douloureuses ou pénibles ainsi qu’angoissantes.

Par cette incarnation, Jésus, lui-même a pris la nature humaine excepté le péché en nous donnant la valeur de la prière dans la vie humaine. Comme il était véritablement homme, placé dans l’histoire ; il perçut l’ordre de mission toujours nouveaux et différent selon les situations du moment. Il priait chaque fois à l’occasion d’un événement important. Jésus dans sa vie publique, la prière était comme sa nourriture, sa force pour pouvoir accomplir la volonté du Père.

 Les évangélistes montrent qu’avant chaque événement majeur, il prenait d’abord un temps de prière. Parfois, il passait la nuit en train de prier seul dans la solitude de la montagne ou au désert (Lc 6,12). Rappelons-nous qu’avant de choisir les douze apôtres, même avant la trahison de Judas, il s’est préparé dans la prière. Il eut soudaine conscience que son « heure » était arrivée (Jn 12,23 ; 17,1), ces heures-là sont toujours pour lui, des heures des prières spéciales 2.

La prière nous rend forte dans les circonstances de tristesse et d’angoisse. Prenons l’exemple de notre modèle Jésus Christ dans son agonie au champ de Gethsémani avec ses disciples ; il s’est forcé, il a tenu  grâce à la prière pour mieux connaître et accomplir la volonté du Père. Dans sa prière, il a dit à ses disciples : « Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi 3 » Etant allé un peu loin, il tomba contre terre en faisant cette prière : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux ». (   Mt 26, 38-39). A ce moment-là, pour encourager ses disciples, il les a conseillés de prier : « veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent, mais la chair est faible ». À nouveau, pour la deuxième fois, il s’en alla prier : « Mon Père, dit-il, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! ». (Mt 26, 41-42).

Si la prière était inutile, Jésus n’allait pas prier à cet instant, mais, il a prié pour  retrouver encore la force de supporter, d’endurer la souffrance pénible qui l’attendait. Autrement dit, la prière est une puissance catalyseur dans toute la vie que ce soit dans la joie ou dans les épreuves. C’est pour cela que Jésus nous recommande de prier sans cesse. Celle-ci est comme l’humus qui fertilise le jardin de nos actions ou de notre vie et comme aussi l’eau qui arrose les semences 4.

La prière nous pousse à pardonner à nos frères et sœurs malgré la faiblesse humaine. Jésus sur la croix avant de rendre son âme, il a pardonné ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23,34). Ainsi le Diacre Etienne dans le même esprit suivant l’exemple laissé par Jésus à tous ses disciples (Ac 7,60), il a pardonné à ses bourreaux. Cette force de pardonner ne vient pas de l’homme si non de l’Esprit Saint qui suscite en nous la force de surpasser nos limites de la mentalité humaine et nos faiblesses humaines.


C’est pour cela que le disciple Pierre, par  sa pensée humainement parlant et par sa faiblesse a demandé : « Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre moi et devrai-je lui pardonner ? Irai-je jusqu’à sept fois ? » Jésus lui dit : « je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix-sept fois » (Mt 18,21-22). Il a dit sept fois comme un être humain mais, Jésus  l’a répondu soixante-dix-sept fois pour dire chaque moment ou chaque jour ; les uns entendent : «  soixante-sept fois sept fois ».

Il nous arrive que nous nous sentons abandonner par Dieu en cas de souffrances, d’angoisses, de maladies et bien d’autres qui nous font souffrir, mais Jésus nous montre que Dieu est attentif à nos plaintes et nos supplications à tout moment ou dans toutes circonstances ; Voilà qu’après ses cris de souffrances corporelles comme un véritable homme : «  Mon Dieu, pourquoi m’as-tu oublié ? » il s’est livré aux mains de Dieu en ses derniers minutes : «  Père, en tes mains je remets mon esprit » (Mt 27,46).  



—————————————————


1 Le péché originel est considéré comme un état d'aliénation et une séparation de Dieu, la désobéissance de l’homme à Dieu ou une révolution de l’homme contre Dieu à la recherche d’être Dieu. Tandis que le péché  est acte par lequel une loi ou une pratique religieuse est transgressée, notamment dans les contextes judaïque, chrétien et islamique
2 Catéchisme de l’église Catholique no 2600.
3 Le psalmiste dit : « Qu’as-tu, mon  âme, à défaillir et à gémir sur moi ? Espère en Dieu : à nouveau, je lui rendrait grâce, le  salut de ma force  et mon Dieu ».
4 D. NGANKAM FOGUE, Idem.



E. Jean Claude BUGINGO, msscc


La communauté, lieu d’intégration à la charité



L’expérience que nous faisons dans l’ordre pratique est celle d’une vie communautaire en vu d’une réalisation commune qui fera partie d’un bien commun. C’est l’expérience d’un engagement pratique où l’on n’est plus seul en cause, mais l’on dépend de la volonté d’un autre ou de plusieurs autres. Cette expérience implique des éléments du faire et ceux de l’agir. Et pourtant, il faut que celui avec qui on vit ensemble, ait un minimum de confiance en lui. Si non, il n’y aurait pas la possibilité de mener une vie harmonieuse en communauté, mais une simple juxtaposition où la rivalité introduira très rapidement la lutte entre ceux qui sont censés de vivre ensemble. Or la confiance mutuelle qu’exige la vie communauté implique un amour personnel réciproque avec le désir de respecter pleinement la personnalité de chacun dans son originalité et son altérité. Cette confiance mutuelle permet un engagement réciproque. On s’engage à réaliser ensemble tel œuvre. Cet engagement implique une certaine responsabilité mutuelle. Connaissant ses propres capacités et ses limites, connaissant aussi celles des autres, on veut s’aider, et se servir mutuellement.
En effet, l’expérience de la vie communautaire ne se ramène non plus à l’expérience que chacun a de son propre travail ; car si l’on n’est pas attentif au travail de l’autre, il n’y aura pas une communauté efficace. La vie communautaire implique en effet un minimum d’efficacité : il s’agit de réaliser ensemble une telle œuvre. Peu importe qu’il s’agisse d’une œuvre utile ou artistique, de toute façon, il s’agit bien d’un engagement qui met en cause notre activité artistique. Dans toute communauté humaine, on devrait toujours avoir quelqu’un de clairvoyant, de plus expérimenté, de plus capable du point de vu de la connaissance, et un autre qui pourra être plus vigoureux corporellement, plus capable d’exécuter s’il est profitable pour l’un et l’autre de s’unir en respectant les qualités de chacun, et en collaborant ensemble, chacun selon ses capacités propres pour réaliser une œuvre commune (œuvre qui ne pourrait jamais se faire si chacun allait de son côté en rivalisant l’autre). Tout cela est évident, c’est pour nous l’expérience quotidienne.

Cependant, la vie communautaire ne peut croître et durer que si vraiment, elle est pour le bien commun de tous ceux qui forment la communauté, et si les divers membres de celle-ci en ont conscience et le reconnaissent. Car, dès qu’elle ne profite plus à tous les membres, elle ne profite qu’à un seul. La vie communautaire dès lors n’avance pas. Pour qu’elle avance, il faudrait de l’héroïsme car la justice élémentaire n’est plus respecter. Si la vie d’ensemble est pour le bien commun de tous les membres de la communauté, il est normal que les qualités des uns et des autres soient développées le plus parfaitement possible. Les uns et les autres pourront alors reconnaitre plus facilement les qualités de leurs collègues jusqu’à être heureux de vivre avec eux, profitant vraiment de leurs dons et s’énonçant de se compléter le mieux possible les uns les autres. Si le bien commun est le fruit de vivre ensemble, il faut reconnaitre qu’il y a les diverses modalités de bien commun, nous pouvons donner ici l’exemple d’un couple des personnes : le premier bien commun le plus foncier et le plus naturel est celui de la famille. Celle-ci implique l’amour d’amitié de l’homme et de la femme, elle se fonde sur leur choix libre réciproque capable de fécondité. Cet amour est procréateur d’un troisième membre : l’enfant.
A partir de là, il y a une communauté au sens fort. L’enfant est le fruit de l’amour réciproque entre l’époux et son épouse, mais il est aussi une personne autre que ses parents ayant ses droits propres. La communauté familiale doit respecter ses droits, d’autant plus que ces droits sont ceux d’un tout petit qui ne peut par lui-même en avoir conscience de se défendre. Il faut donc prévenir et éveiller ce qui ne peut se faire que par l’amour. Cette communauté ne peut exister que dans l’amour et à travers l’amour. Le bien commun de la famille permet à l’enfant de devenir une personne humaine ayant son autonomie, ayant la capacité de découvrir sa propre finalité et de s’orienter dans un choix libre vers cette finalité. Pour cela, il faut un milieu familial impliquant un certain bien être matériel et spirituel permettant cette éclosion et la favorisant. Si le milieu familial dépend en premier lieu de l’amour des parents entre eux, toute coupure à l’intérieur de cet amour, entraine comme conséquence immédiate que le milieu familial dépend aussi de l’efficacité du travail des parents, et il dépend encore du milieu culturel dans lequel se développe la famille.



                                                                                                           E. Innocent SABUHORO, msscc

DE LA VALEUR DE LA PERSONNE HUMAINE



Par valeur de la personne humaine, nous  entendons précisément non seulement l’idée majeure qu’il convient de se faire de la personne mais aussi et surtout l’importance que nous devons lui accorder, la manière dont nous devons également la considérer et la traiter.

En effet, cette réflexion est nécessaire, car la question se pose de savoir si l’on peut réduire la personne humaine à un objet, si on peut la chosifier et s’en servir comme un simple moyen pour atteindre une autre fin. Autrement dit, la nécessité d’y réfléchir peut aussi être justifiée par le comportement problématique de l’homme vis-à-vis de son semblable. L’homme dont nous savons depuis Hobbes qu’il est un loup pour l’homme ou comme le pense Machiavel est un être dont la caractéristique majeure est la méchanceté, ce qui le prédispose à la pratique constante de la violence sur ses semblables.

Cette menace constance de l’homme sur l’homme est devenue si réelle et si préoccupante qu’à travers le monde, les associations se sont constituées pour défendre les droits de l’homme, pour condamner toute violation de droit de l’homme, toute forme de traitement cruels et inhumain.

D’une manière générale, les philosophes affirment que la personne humaine est une valeur, c'est-à-dire quelque chose qui a du prix et le prix dont il est question n’est pas le prix d’un simple objet, elle n’est pas une simple chose ou simple objet. En tant qu’elle est dont une valeur et une valeur devant être recherchée parce qu’elle a du prix, la personne humaine doit être traitée et surtout traitée avec dignité, elle n’est pas disons-nous tantôt, simple valeur. En affirmant cela, nous voulons précisément dire qu’elle est essentiellement une valeur absolue, c'est-à-dire au fond comme le dit Emmanuel Kant : « une fin en soi ».Il s’agit dont d’une valeur suprême au dessus de laquelle il n y a pas une autre fin. Il suit de la que nul ne devrait s’en servir pour atteindre une fin. Car c’est une autre manière d’exprimer l’idée selon laquelle la personne humaine ne saurait être utilisée comme un simple moyen pouvant permettre autant que possible de la chosifier, de l’instrumentaliser, voire de la mépriser.

De plus, la personne humaine, du seul fait qu’elle est une personne, dispose naturellement des droits fondamentaux inaliénables, c’est ce qu’on appelle droits de l’homme entre autres liberté de circulation, droit à la vie, droit à la santé, à l’éducation et bien d’autre dont la liste n’est pas exhaustive. Cette valorisation de la personne permet à coup sure  de donner à la société une coloration viable, une stabilité, une cohésion. Emmanuel Levinas l’affirme ainsi : « En d’autres termes, la loi qui doit garantir la stabilité, la cohésion et la justice impersonnelle n’est pas la manifestation d’une raison  impersonnelle qui se clarifie  progressivement dans l’histoire. Mais elle doit être le fruit du dialogue, elle doit trouver sa légitimité dans la responsabilité pour l’autre dans l’éthique c’est à dire dans la défense des droits de ceux qui sont incapables par eux- mêmes de défendre leurs propres droits c'est-à-dire les plus faibles » autrement dit traiter l’autre comme soi même.



———————————————


1 Siméon Clotaire Mintoume, L’éthique comme philosophie première ou la défense des droits de l’autre homme chez Emmanuel Levinas, Edition L’harmattan paris, 2011,  p. 48.



                                                                                                                     E. Ernest BALIKILE, msscc.