En cette année de la foi, le saint Père dans sa lettre « porta Fidei » nous invite à revisiter les documents fondamentaux de notre foi. Parmi ces documents on a le catéchisme qui, promulgué il ya vingt ans, reste un document clé de l’enseignement de l’Eglise ; car, subdivisé en quatre grands thèmes (le Crédo ou profession de foi, les Sacrements, la prière du chrétien ou Pater Noster et les commandements), il regroupe les grands points où les chrétiens catholiques expriment, témoignent, vivent et célèbrent leur foi.
L’Assemblée récite le crédo, symbole des Apôtres ou de Nicée ; certains disent : « c’est toujours la même chose ! Pourquoi ne pas varier un peu la formule pour moins s’ennuyer ? ». Nous ne pouvons répondre qu’en découvrant pourquoi cette profession de foi est insérée à ce moment dans la messe le dimanche. Le dimanche c’est le jour de la résurrection du Seigneur, cette idée nous est familière. Et de dimanche en dimanche, les chrétiens rassemblés célèbrent la Pâques du Christ. Quel rapport y a-t-il donc entre cette mémoire du jour de Pâques et la récitation du Crédo ?
Au premier plan, rappelons nous que la pâques chrétienne tire son origine de la pâque juive. En effet, les juifs la célébraient en guise de rappel à leur sortie d’Egypte; c’était donc le passage de l’esclavage à la liberté pour la terre promise. Avec le Christ, cette fête est le passage de la mort à la vie; c’est la fête de la résurrection et donc la fête du baptême, car, par la grâce de ce sacrement, les hommes et les femmes morts avec le Christ sont ressuscités avec Lui. En conséquence, les chrétiens sont invités spécialement lors de la vigile pascale mais aussi lors de l’Eucharistie dominicale, à renouveler l’engagement de leur baptême. Or le baptême dans l’Eglise primitive se faisait comme suit : le prêtre demandait au catéchumène : «crois-tu en Dieu le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre ? » « Je crois » répondait-il ; et le prêtre le plongeait une première fois dans l’eau baptismale. Ensuite, il demandait : « Crois-tu en Jésus Christ, son Fils unique notre Seigneur, qui a été conçu du Saint Esprit est né de la Vierge Marie a souffert sous Ponce Pilate est mort a été enseveli est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux est assis à la droite de Dieu d’où il viendra juger les vivants et les morts ? » « Je crois » répondait le candidat, et celui-ci était plongé une deuxième fois dans l’eau. Enfin il lui demandait : « Crois-tu en l’Esprit Saint, en la Sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés et à la vie éternelle ? » « Je crois » répondait-il avant d’être immergé une troisième fois.
Ainsi, notre profession de foi, telle qu’elle est formulée au cours de la messe dominicale a son origine dans la triple interrogation et la triple réponse de la célébration du baptême. Réciter le crédo est un signe de reconnaissance de la foi de tous les chrétiens et en même temps le rappel à chacun de son propre baptême. Proclamer ces paroles fixées par l’Eglise indivise (c'est-à-dire avant les schismes), c’est une foi renouvelée de pâques en pâques, de dimanche en dimanche, nous remémorons l’acte par lequel nous sommes devenus enfants du Père par adoption, membre du Corps du Christ qui est l’Eglise et Temple de l’Esprit Saint.
La profession de foi nous invite donc, non seulement à faire mémoire de notre baptême, mais plus encore à exprimer l’unité de l’Eglise fondée sur ce sacrement qui fait de chaque chrétien un même être
dans le Christ. L’Eucharistie, sacrement de l’unité, accomplit par l’offrande du corps et du sang du Christ donnés en communion, l’Amour que l’Esprit Saint déjà a fait naître dans l’Eglise par ce sacrement de Baptême.
Nous disons « Je » crois, une façon de montrer d’abord que ceci me concerne ; même si j’ai des doutes, même si j’éprouve une obscurité sur tel ou tel point de l’enseignement de l’Eglise, en prononçant ces mots : « Je crois », j’exprime ma volonté de communier à la foi de l’Eglise plus grande que mon « peu de foi ». Bien plus, par ma bouche, c’est l’Eglise qui fait entendre sa voix et dit « Je crois ». On peut mieux comprendre cette attitude dans la prière du célébrant avant la communion lorsqu’il dit : « Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise. »
Ainsi donc, la récitation du Crédo à la messe du dimanche et lors des grandes solennités est la réponse de l’assemblée à la révélation, rendue présente par la parole du mystère de Dieu Père, Fils et Esprit. Notre Créateur et notre Rédempteur Jésus Christ. Le Crédo exprime donc la réponse de l’Eglise catholique (universelle) et manifeste son unité. Il marque enfin l’espérance de la réunion de tous les chrétiens, vivants et morts, qui dans le même baptême ont reçu la même profession de foi.
E. Joseph NDONGO, msscc.
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